Léif Memberen,
Den SNPGL huet haut dësen Communiqué de presse verschéckt. Den Inhalt reflektéiert déi momentan Positioun vum Syndikat.
Mat gewerkschaftlech Gréiss
Äre Comité SNPGL
Communiqué de Presse du Syndicat National de la Police Grand-Ducale Luxembourg (SNPGL), vendredi, 24 juillet 2015
Lors de l’entrevue de travail relative à la réforme de la police du 1er juillet 2015 entre les responsables politiques, les syndicats et associations professionnelles ACSP, APUC, SPSCG et APPJ ont exprimé une opinion favorable à « l’audit » réalisé au sein de la Police Grand-Ducale en précisant que le rapport final de l’audit servira comme base de travail .
Contrairement aux associations prémentionnées, le SNPGL ne partage pas ce point de vue ainsi qu’indiqué dans un communiqué de presse récent.
A l’heure actuelle, diverses questions d’une importance capitale ont été posées au SNPGL et il convient d’y apporter une réponse.
Avant d’y répondre toutefois, le SNPGL se doit de dénoncer l’absence de transparence, pourtant tant prônée, dès le début des travaux effectués par l’auditeur MindForest. Malgré la promesse que toutes les délégations du personnel de la Police Grand-Ducale seraient consultées, il semblerait que le SNPGL soit l’unique syndicat, qui n’a pas eu le droit de s’exprimer.
Confronté à cet oubli de MindForest de consulter le SNPGL dans ce contexte, une excuse formelle des responsables de MindForest fut présentée au Président du SNPGL lors d’un entretien téléphonique.
Présenté ainsi en quelque sorte devant « le fait accompli », le SNPGL n’a malheureusement pas été mis dans une position lui permettant d’apporter des critiques constructives lors d’une phase pourtant très cruciale de l’exécution de l’audit.
Question 1 : Pourquoi y a-t-il des modalités de consultation du rapport « d’audit » aussi strictes?
Comme tout le monde le sait entretemps, le dossier « d’audit » peut uniquement être consulté dans les localités du Ministère de la Sécurité Intérieure (MSI) ET sous surveillance d’un huissier. Tout téléphone portable, tout appareil électronique quelconque ayant dû être déposé au début.
Le rapport « d’audit » ne peut être consulté qu’avec en mains seules un moyen pour prendre des notes. Un rapport de 632 pages…
A l’avis du SNPGL, ces modalités de communication de « l’audit » dictées par le Ministère ne sont pas acceptables et même contraires aux dispositions légales en la matière[1].
Le SNPGL en est profondément choqué.
« L’audit » est censé constituer la base pour la refonte de la Police Grand-Ducale, il est censé permettre la création et l’organisation de la police de l’avenir.
Or, la grande majorité des policiers qui sont concernés par cette refonte n’ont même pas le droit de s’informer sur le sujet en lisant le rapport d’audit
Le SNPGL a l’impression qu’on veuille à tout prix éviter que l’on puisse exprimer une quelconque opinion critique, ou pire négative, au sujet de l’ « audit ».
A l’avis du SNPGL, le fait d’avoir instauré ces modalités de consultation est totalement insensé et contraire au but de l’opération toute entière.
Ces mesures font perdre toute crédibilité à ceux qui affirment que le contenu du rapport est ce dont la Police grand-ducale a besoin depuis près d’un quart de siècle. C’est également totalement contradictoire par rapport à la transparence de la réforme prônée maintenant depuis une éternité.
Si la qualité du travail effectué était véritablement telle qu’il serait au-dessus de tout reproche, rien n’empêcherait sa publication, ou du moins sa distribution intégrale à TOUTE personne concernée par les « résultats » de cet « audit ».
Apparemment, il n’en est rien puisqu’il est artificiellement traité comme s’il avait un caractère « top secret ».
Question 2 : Est-ce justifié que l’audit soit traité comme s’il était « top secret » ?
D’un point de vue légal, l’audit n’est pas classifié « confidentiel, secret ou très secret »[2]..
Le fait de traiter le rapport comme un document « confidentiel, secret ou très secret » n’est donc pas légalement justifiée.
Cela a obligé le SNPGL à se déplacer à d’innombrables reprises au Ministère de la Sécurité Intérieure pour tenter de lire et d’analyser – autant que faire se peut dans des conditions excessivement difficiles – le rapport d’audit.
Cette mesure se justifie-t-elle autrement ?
A l’avis du SNPGL : Non.
Aux yeux du SNPGL, il ne s’agit que d’une mesure visant à empêcher un maximum de personnes de d’analyser et de commenter à fond ces quelques 632 pages.
Question 3 : Quelle est la qualité et la valeur de l’audit à vos yeux ?
Pour commenter la valeur de « l’audit » il faut d’abord expliquer comment un audit est censé fonctionner.
Un audit se déroule normalement en trois phases et celles-ci se retrouvent toujours – conscience professionnelle de l’auditeur l’oblige – en entier (même anonymisé) dans le rapport final de l’auditeur.
Ces phases sont la récolte d’informations (phase 1), l’analyse et l’évaluation des informations récoltées (phase 2) et finalement la formulation de recommandations qui découleront tout naturellement du travail effectué lors des deux premières phases.
La première phase est le fondement et, normalement, le travail le plus volumineux dans un audit. L’analyse et l’évaluation des informations récoltées est ensuite, logiquement, d’un point de vue envergure, tout aussi volumineux et important. Enfin, la dernière phase, les recommandations, ne peut être pertinente que si les deux premières ont été bien menées.
Lors de la consultation du rapport « d’audit », le SNPGL a constaté les choses suivantes :
– à l’avis du SNPGL, une quantité négligeable du rapport « d’audit » (quelques soixante ou soixante-dix pages) semble faire état de la récolte d’informations effectuée par MindForest[3],
– a l’avis du SNPGL, aucune analyse et évaluation – même pas celle de la quantité négligeable de la récolte d’informations que le SNPGL a pu lire – ne figure au rapport,
– sur base de ceci, voire sur ce qui semble être une absence de fondation solide pour un audit sérieux, le reste du rapport constitue pour la grande majorité des recommandations.
Comment parvient-on à formuler tant de recommandations pour l’amélioration de la Police Grand-Ducale sur base d’une récolte d’informations, qui à la lecture dudit rapport semble être très maigre, et en sautant dans le rapport, tout entièrement, d’après ce qu’il paraît l’étape de l’analyse et de l’évaluation des informations récoltées.
C’est le monde de l’audit à l’envers. C’est même totalement inouï et probablement du jamais vu pour la rédaction d’un rapport d’audit, du moins à l’avis du SNPGL.
Sous réserve de se faire éclairer par MindForest par rapport à ces critiques, le SNPGL estime que la qualité du rapport mérite une note insuffisante.
Seul un tiers des recommandations formulées dans le rapport par MindForest ont du mérite. La valeur des recommandations résiduelles est négligeable.
Aux yeux du SNPGL, c’est moins un véritable rapport « d’audit », au sens propre de l’expression, plus qu’une compilation de recommandations qui semblent sortir de nulle part.
Question 4 : MindForest, n’avaient-ils pas annoncé un rapport « d’audit » de quelques 430 pages ? Comment se fait-il que le rapport « d’audit » en a finalement 632 ?
Lors de la première consultation du rapport final de « l’audit », le SNPGL était fort étonné de constater que le dossier mis à disposition par le Ministère de la Sécurité Intérieure comptait 632 pages.
Dans la réunion du 1ier juillet 2015, aussi bien le Ministre de la Sécurité Intérieure que l’auditeur MindForest ont affirmé, devant les divers représentants d’associations syndicales, que « leur version de l’audit ne comportait que quelques 400 pages ».
L’énigme de la provenance de cet écart entre la taille annoncée du rapport et sa taille réelle n’a, jusqu’à ce jour, pas pu être résolu et les personnes concernées n’ont pas encore officiellement pris position à ce sujet!
Question 5 : Face à cette déception, comment le SNPGL continuera-t-il à représenter ses membres?
D’une manière générale le SNPGL continuera bien évidemment à remplir ses devoirs de syndicat vis-à-vis de ses membres et tentera de faire valoir et de défendre leurs droits au mieux de ses capacités.
Sous peu, des groupes de travail, censés peaufiner les recommandations formulées dans « l’audit », débuteront.
Le SNPGL y assistera évidemment pour défendre au mieux les intérêts de ses membres.
Eu égard à ce qui précède, le SNPGL n’y assistera qu’en tant qu’observateur, sa présence à ces groupes de travail n’emporte aucune approbation, ne serait-ce qu’implicite, ni de la direction dans laquelle les travaux continueront, ni du rapport « d’audit ».
Au cas où les groupes de travail progresseraient dans un sens que le SNPGL jugerait favorable à ses membres où à l’avenir et la bonne organisation de la Police Grand-Ducale en tant que telle, il ne manquera pas de le signaler.
Nos membres peuvent être certains et rassurés que le SNPGL fera de tout son possible pour, dans la mesure où ceci pourra se faire, apporter des critiques constructives dans la perspective d’aboutir à une Police Grand-Ducale moderne et bien organisée dans laquelle tout policier pourra remplir efficacement et au mieux de ses capacités ses missions et devoirs.
Le Comité du SNPGL
[1] Règlement grand-ducal du 5 mars 2004 relatif à la représentation du personnel au sein des administrations, services et établissements publics de l’Etat.1
Art. 3.
1. Pour les matières où l’avis de la représentation du personnel est obligatoire en vertu de l’article 36, paragraphe 3 du statut général, le comité doit être consulté dès le stade de l’élaboration du texte. Il doit recevoir la documentation complète pour autant qu’elle n’ait pas un caractère confidentiel ou secret en raison de la mission spécifique de l’administration et il doit disposer d’un délai approprié pour l’examen approfondi de la matière.
[2] conformément aux dispositions de la loi du 15 juin 2004 relative à la classification des pièces et aux habilitations de sécurité, ce qui interdirait une prise de connaissance du document par toute personne ne disposant pas de l’habilitation de sécurité nécessaire
[3] D’après les informations dont dispose le SNPGL et à l’avis de celui-ci, un échantillon trop réduit de personnes, et de surcroît un échantillon non représentatif, a été interrogé dans le contexte de la récolte des informations. Une telle façon de faire ne peut objectivement pas aboutir à un quelconque résultat utile, c’est du simple bon sens commun.