Maurice FICK 05.02.2020
L’annulation de la mutation du soldat Schleck par le ministre de la Défense ne suffit pas pour clore le «scandale» aux yeux du Syndicat professionnel de la force publique. Il revendique la révocation du chef d’état-major et la démission de François Bausch et Henri Kox.
Début janvier, François Bausch avait sans doute cru mettre définitivement un terme au feuilleton Schleck. Le ministre de la Défense avait annoncé que l’adjudant-chef de l’armée luxembourgeoise et président du Syndicat professionnel de l’armée (SPAL) conserverait finalement son poste au Bureau de l’information de l’armée et ne serait pas muté.
Schleck reste au bureau d’information de l’armée
Mais c’était sans compter sur la pugnacité du SPFP. «Le dossier est loin d’être clos» avait rétorqué dès le 13 janvier le syndicat qui ne lâchera pas le morceau jusqu’à la réhabilitation complète du soldat Schleck. C’est le message, sans équivoque, lancé par le président Pascal Ricquier, mardi soir à Dommeldange: l’affaire ne sera pas abandonnée «jusqu’à ce que l’atteinte à la liberté syndicale de Christian Schleck soit totalement anéantie» et qu’«il y ait aveu au sujet des mensonges racontés au public».
Le feuilleton pourrait bien entamer une deuxième saison. Le SPFP ne revendique plus simplement la démission du chef d’état-major, mais sa «révocation avec effet immédiat» pour avoir menti dans toute cette affaire. En décembre, le général Duschène avait répondu aux accusations du syndicat. Il réclame aussi les démissions de François Bausch, ministre de la Défense, et de Henri Kox, ministre délégué à la Défense du fait de leur «défaillance inexcusable dans une affaire d’une importance constitutionnelle».
Pascal Ricquier, président du SPFP: «Le document avec signatures par lequel M. Schleck aurait donné son accord n’existe pas! Mais il existe un autre document signé par M. Schleck. Mais avec son désaccord.» Screenshot vidéo SPFP
Le syndicat va plus loin et demande l’instauration d’une commission d’enquête parlementaire pour rendre toute l’affaire publique et enquêter sur «les graves et systématiques dysfonctionnements au sein de l’armée». Il assure aussi que le Bureau international du travail de Genève «sera saisi dans les prochains jours» pour tout le volet violation de la liberté syndicale.
Le bras de fer continue dans l’affaire Schleck
Christian Schleck, pour sa part, déposera une plainte sur base du Code pénal militaire dans les jours à venir. Prenant la parole au cours de la soirée, après un long silence, il a répété sa vérité: «Je n’ai jamais donné d’accord, à aucun moment», sous-entendu pour être réaffecté à un autre poste. Contrairement à ce qu’avait affirmé Henri Kox devant la Chambre des députés sur base d’un courrier que lui avait envoyé l’état-major.
Tout au long de la soirée d’information, les membres du bureau ont redéballé toute l’affaire qui avait démarré en mai 2019, de A à Z. S’évertuant à démontrer les « graves et vilains mensonges» racontés par le chef d’état-major et couverts par Henri Kox.