18.02.2020
La fronde syndicale contre lui aura sans doute pesé sur son choix : le général Alain Duschène partira en pension pour l’automne 2020. Il dirigeait l’ensemble des troupes luxembourgeoises depuis deux ans.
Depuis l’automne, l’autorité du commandant de l’armée luxembourgeoise était sérieusement remise en cause. Les positions du général Alain Duschène ne faisant pas l’unanimité dans les rangs. A 59 ans, il quittera ses fonctions au 29 septembre, comme indiqué dans le journal officiel. Mais le ministère de la Défense a confirmé qu’il s’agissait là d’un départ naturel, et non d’une démission.
Ainsi, François Bausch (Déi Gréng) aurait-il déjà reçu, à l’été 2019, une demande de pension pour le haut gradé. Et c’est le ministre qui aurait demandé au militaire de prolonger son service d’un an «parce que l’armée était en phase de transition et qu’une rupture à ce moment-là n’aurait pas été opportune. C’était bien avant la cause Schleck », assure le vice-Premier ministre.
Plus d’hommes et de moyens
L’officier Duschène commande les forces luxembourgeoises depuis septembre 2017 et s’apprête donc à achever une carrière sous les drapeaux débutée voilà 41 ans. En tant que commandant, Duschène s’est attaqué activement à la pénurie de personnel dans l’armée (aujourd’hui 800 soldats) mais il a également été en mesure de façonner activement des projets tels que le déploiement de satellite militaire ou le renforcement en matériel aérien. L’arrivée cette année de deux hélicoptères et d‘un avion de transport en sont les derniers exemples en date.
Le SPFP réclame la tête de deux ministres et du général
L’une des heures les plus délicates de la carrière de ce natif d’Esch-sur-Alzette aura certainement été l’accident mortel suite à l’explosion d’une bombe de la Deuxième Guerre mondiale en février 2019 à Waldhof.
Mais ces derniers mois, plusieurs syndicats (SPFP, CGFP, SPAL) avaient réclamé son départ en raison d’atteinte à la liberté syndicale après une possible mutation de l’adjudant-chef Schleck (décision finalement annulée).
Le ministre de la Défense, François Bausch (Déi Gréng) n’a encore rien laissé filtrer sur le nom du possible successeur du général. Une seule certitude : il a six dossiers de candidature sur son bureau, et quatre candidats ont déjà passé un entretien.