Écrit par Camille Frati
Publié Le 20.02.2020 • Édité Le 20.02.2020

Le président du Syndicat professionnel de la force publique, Pascal Riquier, souligne sa détermination à ce que toute la vérité soit faite sur la mutation de l’adjudant-chef Schleck.
Le chef des armées partira à la retraite le 29 septembre, comme l’indiquait lundi un arrêté grand-ducal publié au Mémorial: «Démission honorable de ses fonctions a été accordée au général de l’armée Alain Duschène , chef d’état-major de l’armée, avec effet au 29 septembre 2020.»
Un retrait précipité par l’affaire Schleck? «Cela n’a rien à voir avec ‘la causa Schleck’, c’était déjà prévu depuis début 2019», corrige Pascal Riquier, président du Syndicat professionnel de la force publique. Le général aurait d’ailleurs souhaité prendre sa retraite dès 2019 et aurait prolongé son service sur demande du ministre de la Défense.
Même si le vice-président du SPFP et président du syndicat de l’armée (Spal) a finalement été maintenu à son poste et sa mutation annulée par le ministre de la Défense, François Bausch (Déi Gréng), le 6 janvier dernier, le SPFP ne dépose pas les armes. «Nous tenons à rappeler que le ministre délégué Henri Kox (Déi Gréng) a publiquement admis durant une séance à la Chambre des députés qu’il n’existe pas de document écrit et signé des deux côtés» par lequel Christian Schleck accepte son changement d’affectation, souligne M. Riquier. Le général a induit les ministres en erreur et nous ne pouvons tolérer une telle inconduite du chef des armées.
Pascal Riquier, président, SPFP
«Le général Duschène l’a également admis sur les ondes de 100,7. Nous pensons que cela relève de la diffusion de fausses informations. Le général a induit les ministres en erreur et nous ne pouvons tolérer une telle inconduite du chef des armées. Il doit être sanctionné conformément aux lois qui existent.»
Si le dossier est clos pour le ministre Bausch, qui a reçu le SPFP le 27 janvier, le syndicat ne compte pas en rester là, comme il l’expliquait lors d’une séance d’information quelques jours plus tard. «Nous ne lâcherons pas et continuerons à nous battre jusqu’à ce que l’affaire soit réglée légalement», poursuit M. Riquier, «nonobstant le départ en retraite annoncé du chef d’état-major».
Un combat qui sera porté devant le Bureau international du travail – le dossier sera envoyé dans les prochains jours –, sachant que celui-ci ne devrait pas rendre son avis sur l’éventuelle violation de la liberté syndicale avant six mois. Un dossier que le SPFP et son organisation faîtière, la CGFP , veulent exemplaire: «C’est la liberté syndicale de tout le Grand-Duché qui est en jeu, pas seulement dans l’armée ou la fonction publique», rappelle M. Riquier, qui a d’ailleurs reçu le soutien de l’OGBL.