Plainte vun 3 Polizisten
Vum Dany Rasqué (Radio)|Update: 19.06.2020 21:14

D’Policegewerkschaft schwätzt vu Faiten, déi déi Betraffen erniddregt an humiliéiert hunn, sadistesch sinn a sexuell motivéiert.
Reprochë géint 2 Instrukteren / Reportage Dany Rasqué
„Et goufe Fäll vun Tortur a „coups et blessures volontaires“ wärend der Basisformatioun fir zukünfteg Memberen vun de Spezialunitéiten!“ Dat seet op alle Fall d’Policegewerkschaft SNPGL.
3 jonk Polizisten hunn Enn Mee eng Plainte deposéiert, wéinst Faiten, déi schonn op 2015 zeréckginn.
Der Policegewerkschaft SNPGL no goufen déi Betraffe wärend hirer Formation de base fir an d’USP vun den Instrukteren tëschent Been gerannt, si goufe forcéiert sech géigesäiteg mat Trainings-Munitioun op de plakegen Uewerkierper ze schéissen a si hu misse plakeg duerch de Bulli krauchen, eppes wat och vun den alkoholiséierte Formateure gefilmt gouf, heescht et vum Syndicat National de la Police Grand-Ducal.
D’Generalsekretärin vun der SNPGL, d’Marlène Negrini, seet am RTL-Interview, datt déi Betraffe sech fir d’éischt dorëmmer informéiert hunn a wéi se sech sécher waren, datt dat do alles näischt mat der Formatioun ze dinn hätt, wiere se bei hir Cheffe gaangen an hätte probéiert sech ze wieren.
Et wier allerdéngs näischt geschitt, och d’Spëtzt vun der Police géif zënter Ugangs 2019 Bescheed wëssen. Déi Betraffen hätte sech dofir un d’Policegewerkschaft adresséiert an en Affekot, dee mat der SNPGL zesummeschafft, huet hinnen du geroden, eng Plainte ze deposéieren.
Déi zwee Instrukteren, déi vun der Plainte viséiert sinn, schaffen den Ament iwwregens och nach ëmmer, heescht et vum Marlène Negrini.
Déi genee Qualifikatioun vun de Faiten wëll een der Justiz iwwerloossen, déi an Tëschenzäit ageschalt ass. De Parquet enquêtéiert nämlech.
Hei dat offiziellt Schreiwes:
Le SNPGL a été contacté par des membres des unités spéciales au sujet de faits qui remontent à 2015.
Dans le cadre de leur formation, au courant de l’année 2015 sans préjudice quant à la date exacte, ces membres ont dû subir ce qui suit :
– des coups de pieds aux parties génitales tout en n’ayant pas le droit de broncher ou de se protéger (à l’exception de leur « coquille ») ou d’échouer l’exercice avec l’explication sinon la justification que ceci pouvait également leur arriver lors de leurs missions. Il y a lieu de noter que même avec une « coquille » de protection ceci fait extrêmement mal. Les coups de pieds ont été distribués par les instructeurs;
– ne pas avoir le droit de vêtir des manches longues lors des exercices d’entraînement aux fins de prendre les tirs de munitions d’exercice non létales sur la peau nue. Sans être fatal, ceci peut laisser de graves blessures;
– être obligé à être torse nu et se tirer dessus à tour de rôle, voire réciproquement avec des munitions d’exercice non létales;
– à une occasion, en soirée après leur entraînement, devoir se dévêtir complètement (sous-vêtements compris) un par un – et sans que ceux qui suivaient dans l’exercice savaient ce qui les attendait – et devoir nager/ramper à travers un étang d’eau stagnante, extrêmement froide et pleine de boue tout en se faisant filmer par les instructeurs qui agissaient amusés par le « spectacle ». A ce qu’il paraîtrait, ceci ce serait déroulé après un barbecue lors duquel de l’alcool aurait été consommé de part et d’autre des instructeurs et des membres en formation des unités spéciales ;
L’exécution de ces ordres a évidemment eu pour résultat de porter atteinte à leur intégrité physique et psychologique.
Du fait qu’il s’agit d’un trauma très grave à l’avis du SNPGL, les membres des unités spéciales ayant subi ces agissements, ne les ont dénoncés au sein de leur unité qu’en 2017.
Les supérieurs directs des membres concernés des unités spéciales ont mis jusqu’en début 2019 à dénoncer ces faits à la direction générale de la Police grand-ducale.
Depuis que la direction générale de la Police grand-ducale a connaissance de ces faits, les instructeurs concernés n’ont toujours pas été suspendus de leurs fonctions au sein des unités spéciales de sorte à ce que les victimes de ces agissements doivent toujours subir la présence des auteurs au jour le jour.
Du fait que les supérieurs directs des membres concernés des unités spéciales ont mis près de deux années pour continuer ceci à la direction générale de la Police grand-ducale, le SNPGL se voit contraint de déposer une plainte du chef d’entrave à l’exercice de la justice contre inconnu. Ceci est en effet un dysfonctionnement inadmissible. A fortiori parce qu’il a eu lieu au sein de la Police grand-ducale.
Par ailleurs, le SNPGL tient à signaler que les membres concernés des unités spéciales qui ont eu le courage de chercher à dénoncer ces faits, ne serait-ce qu’à leur propre hiérarchie, ont depuis subi des pressions importantes ayant eu pour but de les décourager de persister dans une optique de dénonciation des faits en cause.
Ce qui est survenu est totalement inadmissible. Il s’agit d’un scandale condamnable au plus haut degré aux yeux du SNPGL. Il est parfaitement comparable au scandale dans lequel la Bundeswehr était impliquée en 2017, dans la mesure que les actes incriminés au sein des unités spéciales sont étouffés depuis des années.
Le SNPGL laissera le soin aux autorités judiciaires de qualifier les faits gravissimes en cause, mais tient à informer que ces faits sont à son avis susceptibles de constituer des actes de torture (art. 260 ss), sinon des coups et blessures volontaires (398 et ss) au sens du code pénal, sans préjudice d’autres qualifications sur base du code pénal militaire.
Sauf erreur de notre part, il n’existe aucun pays dans le monde entier, dans lequel les membres en formation d’unités spéciales seraient sujets à de tels traitements dégradants, dénigrants, humiliants, sadiques et à motifs sexuels ayant pour conséquence des blessures physiques dans le chef de ceux qui doivent les subir. Si de tels agissements devaient exister dans quelconque pays, le fait que les droits humains fondamentaux ne soient pas respectés autre part, ne peut aucunement les justifier au Luxembourg.
Sur recommandations du SNPGL et d’après les informations dont il dispose, 3 membres concernés par ces incidents ont déposé plainte auprès du Parquet de Luxembourg. Le SNPGL soutiendra les victimes de ces agissements avec le zèle requis.
Le Conseil d’administration