PRESSE Essentiel.lu «Il faut davantage de policiers sur le terrain»

LUXEMBOURG – Henri Kox, ministre de la Sécurité intérieure et du Logement, revient pour «L’essentiel» sur les défis actuels de la police grand-ducale.

Entretien avec Henri Kox

04 septembre 2020 08:00

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Henri Kox est entré au gouvernement en octobre 2019, avant de prendre peu à peu du galon. (photo: Editpress/Julien Garroy )

L’essentiel: Comment se sont déroulés vos premiers pas de ministre de la Sécurité intérieure, un portefeuille que vous cumulez avec celui du logement?

Henri Kox: Cela s’est fait naturellement. J’ai eu le temps de me familiariser avec les dossiers de la police lorsque j’étais ministre délégué. Cela m’a donné le temps de connaître les structures et le fonctionnement de cette administration ainsi que de celle de l’Inspection générale de la police. Ce n’est pas le travail qui a changé depuis que je suis ministre de plein exercice, mais la responsabilité. Avant, François Bausch et moi décidions à deux, après discussions. Maintenant, je prends les décisions seul, même si je m’appuie pour cela sur une administration. Mon arrivée a été bien accueillie au sein des équipes.

Vous avez pris beaucoup de responsabilités en peu de temps, après être entré au gouvernement en octobre 2019 en tant que ministre du Logement…

Je n’ai jamais eu peur des responsabilités. Je suis entré après quelques aléas et drames chez Déi Gréng (décès de Camille Gira en 2018, puis accident grave de Felix Braz en 2019), mais j’étais déjà impliqué dans l’accord de coalition. De plus, j’étais précédemment président de la commission du logement à la Chambre, un dossier qui m’a toujours tenu à cœur.

Comment comptez-vous faire pour améliorer la situation dans le quartier de la Gare, à Luxembourg-Ville?

La situation n’est pas nouvelle. Il faut un travail avec différents acteurs, pas seulement la police, pour appréhender le problème sous l’angle de la sécurité, mais aussi de la santé, de l’immigration, de la justice. Nous avons déjà augmenté les effectifs de la police, avec 20 agents supplémentaires, et cela a porté ses fruits, mais il faut recruter davantage. Il faut aussi une politique spécifique, ciblée, proche du terrain, de manière à anticiper les problèmes.

Le recrutement dans la police est-il toujours difficile?

Nous avons annoncé un plan de recrutement, élaboré avec les syndicats (NDLR: 607 policiers et 240 civils, pour 2 400 agents actuellement). Notons que l’effectif de la police a augmenté proportionnellement plus rapidement que la population, mais les missions des agents de police augmentent également Ce dont nous avons besoin, ce sont davantage d’agents sur le terrain.

Qu’impliquera le passage du stage à deux ans au lieu de trois?

La formation dans la police s’aligne sur celle de la fonction publique. Le grand défi à venir sera celui de la formation, sachant que le fait de ne plus passer par l’armée pour former certaines catégories de policiers constitue déjà une nouvelle voie. Nous voulons proposer une formation plus concrète, plus adaptée à la réalité du terrain.

Comment rendre la police attractive?

Il faut donner envie aux jeunes en leur expliquant qu’il existe de nombreux métiers, du technicien au spécialiste. Les risques existent, mais pas pour toutes les fonctions. Nous travaillons actuellement à revoir les avancements de carrière, dans un sens favorable aux agents, afin de mieux les récompenser. La crise actuelle, où l’emploi dans le privé est incertain, peut constituer une opportunité intéressante pour la fonction publique, dont la police.

Comment la crise sanitaire a-t-elle changé les missions des policiers?

La police doit intervenir seulement lorsqu’il y a des abus. Il y en a surtout eu au tout début du déconfinement, avec les fêtes. Cela a engendré du stress pour les agents, mais ils ont adopté les bonnes démarches pour ne pas envenimer les choses. De la même façon, le policier victime d’une agression à Esch, a réagi de manière optimale, avec bravoure. Nous avons très rarement de cas d’excès au sein de la police, mais il faut toujours dialoguer, pour continuer à améliorer les choses.

Pensez-vous qu’il faille généraliser l’usage des caméras de surveillance?

Les caméras ne constituent pas directement la solution. Elles ne règlent jamais les troubles sur le moment, elles ont un rôle bénéfique après, pour l’enquête. Nous assistons aussi à un déplacement des problèmes. De toute façon, nous devons légiférer sur la question, une loi va clarifier les choses. J’espère qu’elle sera votée d’ici la fin de l’année, après l’avis de l’IGP (Inspection générale de la police) et un débat à la Chambre des députés.

(Propos recueillis par Joseph Gaulier/L’essentiel)

Source Essentiel.lu

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